Les psychiatres sont des lanceurs d’alertes.
Je m’intéresse donc à toutes les conséquences psychiques des dysfonctionnements sociaux.
Pour moi l’individu en souffrance est un corps biologique qui évolue dans un environnement que je dois connaître .
Je pose sur la société un regard de psychiatre, et je vois les problèmes de mes patients  travers un prisme médical d’abord notamment lorsqu’il y a urgence , mais aussi comme un continuum des pressions sociales dont il sont victimes.
Je m’intéresse aux conséquences psychiques de toutes forme de discrimination , en particulier, celles vécus par les personnes issues des minorités visibles et celles subies par les femmes.
Je vois mon métier comme celui d’un lanceur d’alerte car tout ce que j’entends dans le cadre intime de ma consultation de psychiatre devient, peu de temps après, un phénomène de société. La société souffre depuis toujours de nombreux maux. Certains sont chroniques, d’autres aigus et ils frappent d’abord les plus sensibles d’entre nous, c’est la raison pour laquelle nous, psychiatres, sommes bien souvent les premiers à en prendre connaissance. Nous ne nous contentons pas de soigner, nous essayons de comprendre, nous réfléchissons. La psychiatrie est le lieu naturel, à mon sens, du début des mouvements intellectuels, c’est vrai qu’il n’est pas véritablement reconnu comme tel, mais je pense que c’est à tort.